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Libération

Monsieur Liu, courtier sonné par le cuivre

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publié le 9 décembre 2005 à 4h53

Pékin de notre correspondant

Pour la quatrième fois, la Chine a vainement tenté cette semaine de faire baisser le prix du cuivre sur le marché international. Vingt mille tonnes mises aux enchères mercredi n'ont pas permis de faire décrocher le métal rouge de son prix record autour de 4 400 dollars la tonne (3 760 euros) (lire encadré). Il s'agit du dernier épisode d'une partie de poker menteur qui agite le marché des matières premières depuis qu'un courtier chinois a misé gros... et a perdu.

Liu Qibing, l'homme au centre de cette affaire qui risque fort de coûter quelques centaines de millions d'euros au Trésor chinois, a disparu depuis le 15 novembre, après que des rumeurs à son sujet ont commencé à circuler sur le London Metal Exchange, le principal marché des métaux non-ferreux. Employé du très officiel et discret Bureau d'Etat des réserves (SRB), un organisme basé à Shanghai et directement rattaché au Conseil d'Etat, le gouvernement central de Pékin, Liu Qibing aurait fait cet été des ventes à terme de quelque 180 000 tonnes de cuivre ­ qu'il n'avait pas ­ au prix de 3 300 dollars la tonne (2 800 euros).

Plus-value. Hautement spéculatif, son calcul misait sur une baisse du prix du métal rouge, plausible à l'époque. La technique est simple : le courtier s'engage à fournir à une date fixe une certaine quantité de cuivre (qu'il ne possède pas au moment de la transaction), espérant pouvoir acheter ladite quantité à bon marché avant l'expiration du délai, empochant au passage un