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Libération

Pour la SNCF, les conducteurs de RER n'en foutent pas une rame

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publié le 13 décembre 2005 à 4h56

Il leur a envoyé, il y a quinze jours, une lettre pour les féliciter de leur travail pendant le soulèvement des banlieues. Hier, il a qualifié leur mouvement de grève de «choquant, inacceptable, contre-productif et pas responsable». Thierry Mignauw, directeur du Transilien (réseau SNCF desservant la banlieue) s'est mis à dos les agents de conduite du RER D. «Ça a jeté de l'huile sur le feu», dénonce Franck, conducteur. De fait, «c'est une des premières fois que la SNCF prend à ce point l'opinion à témoin contre des cheminots», dit-on au siège de l'entreprise, où un dirigeant concède même à propos de la com de crise : «On s'est vraiment lâché.» Pour répondre à un conflit particulièrement dur, où les conducteurs ont décidé, eux, de ne rien lâcher. Jacques Chirac en a rajouté une couche dans une interview publiée aujourd'hui dans le Parisien, où le Président a qualifié le mouvement de grève sur les RER B et D de «disproportionné» et «incompréhensible», appelant «à la raison et à la responsabilité».

Les agents de conduite de la ligne D du RER ont débuté une grève le 5 décembre pour dénoncer les modifications de leurs conditions de travail provoquées par l'augmentation du trafic sur leur ligne. Au lieu des neuf week-ends d'affilée pendant lesquels ils pouvaient travailler, la direction a porté le chiffre à onze. «Quand on leur dit que ce n'est pas acceptable de travailler onze samedis et dimanches de suite, ils nous répondent que c'est réglementaire», explique Philippe Beaumont, r