Il doit être écrit quelque part que le dossier de la privatisation des trois sociétés d'autoroutes (l'ASF, la Sanef et l'APRR) est politiquement pourri. Jusqu'au bout du bout, il tiendra sa promesse. Le gouvernement pensait pourtant avoir fait le plus difficile, après avoir essuyé, en octobre, la campagne vent debout d'un François Bayou, président de l'UDF, transformé en héraut de la défense des autoroutes françaises 100 % publiques. Mais voilà que le dénouement du feuilleton est en train de faire tourner en bourrique Bercy et Matignon. Avec le risque que la polémique se remette à enfler.
Le ministre de l'Economie, Thierry Breton a pourtant étudié son plan de com'. Aujourd'hui, à 14 heures, il compte, à l'occasion d'une conférence de presse à Bercy, profiter de la présentation du rapport de Michel Pébereau, sur l'évolution de la dette, pour annoncer les résultats de son concours de beauté. Avec un argumentaire tout chaud : endettée jusqu'au cou, la France n'a pas d'autres choix que de céder «ses actifs non stratégiques». Et donc ses trois sociétés d'autoroutes, ASF, la Sanef et l'APRR. CQFD. Le hic, c'est que, hier soir, Bercy et Matignon phosphoraient encore pour se mettre d'accord sur la liste des heureux élus.
Collusion. Le cas de la Sanef est quasi bouclé. Cette dernière ne devrait pas échapper à Abertis, premier groupe d'infrastructure et de transport en Espagne, qui a su faire monter dans son consortium quelques institutionnels français (la Caisse des dépôts et consignat