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Libération

Face à la quadrature du commerce

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La 6e conférence interministérielle s'est ouverte hier. Le dossier agricole reste bloqué.
publié le 14 décembre 2005 à 4h57

Hongkong envoyé spécial

Pascal «Merlin» Lamy n'a pas d'autres pouvoirs que le ministère de la parole. Tout juste bombardé directeur général de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) en septembre, le Français avait prévenu : «Je n'ai pas de baguette magique.» Hier, à l'ouverture de la sixième conférence ministérielle à Hongkong, il en exhibe une : «On me l'a offerte. Mais j'ai peur qu'elle ne marche pas très bien.» Effectivement, à peine commence-t-il à évoquer l'OMC, «système complexe avec ses idiosyncrasies» (1), qu'une vingtaine de militants d'ONG se mettent à scander : «L'OMC tue des paysans.» Et Lamy de répondre : «La foule à l'extérieur et à l'intérieur» vient rappeler que «l'OMC n'est pas l'organisation la plus populaire». Pourtant, ajoute-t-il, «son budget est cinq fois moins important que la Fifa (Fédération internationale de football, ndlr) et dix fois moins qu'une fameuse ONG dont je tairais le nom». Oxfam a dû apprécier.

Conclave. L'épisode illustre le climat de tension qui a vite ramené les participants au principe de réalité. «Oublions la fantaisie», a d'ailleurs vite tenté de corriger le directeur général de l'OMC, sans baguette cette fois. Car il faut «faire en sorte que le cycle de Doha du développement fonctionne». Et tout faire pour «rééquilibrer l'asymétrie» entre «ceux (silencieux) qui bénéficient majoritairement du commerce mondial et ceux (qui le sont moins, selon lui) qui n'en bénéficient pas». Le tout ponctué d'un proverbe chinois, histoire d'inciter