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Libération

La justice prolonge le suspense sur l'usine de nickel calédonien

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publié le 14 décembre 2005 à 4h57

Construira, construira pas ? La question s'adresse au groupe canadien Falconbridge, le numéro 4 mondial du nickel. Elle est posée avec insistance depuis trois mois par l'Etat français, qui veut un «engagement irrévocable» de Falconbridge qu'il lancera la construction d'une usine de production de nickel, sur le site de Koniambo, dans la province Nord de la Nouvelle-Calédonie, avant le 31 décembre. Ce projet de 2,2 milliards de dollars est au centre des accords de Bercy de 1998, qui faisaient du développement de la province Nord, gérée par le FLNKS (indépendantistes kanaks), une priorité.

Hier, l'affaire s'est retrouvée devant le tribunal de grande instance de Paris. Eramet, ancien propriétaire français du site de Koniambo, demande «le gel» des titres de propriété. C'est son intérêt : si Falconbridge ne construit pas l'usine, le gisement Koniambo lui reviendra. Le tribunal a renvoyé l'affaire au 26 décembre. Mais l'Etat français et Eramet font apparaître une condition nouvelle : ils exigent désormais qu'Inco, numéro 2 mondial, qui a déposé une OPA sur Falconbridge, s'engage aussi «irrévocablement» à construire l'usine de nickel.

En fait, Eramet soupçonne le futur ensemble Inco-Falconbridge de vouloir mettre la main sur le gisement sans construire vraiment l'usine, puisque Inco a mis en chantier un site minier dans le sud de l'île, à Goro. Falconbridge n'est pas inactif, ses dirigeants devaient hier débarquer à Nouméa pour finaliser les accords avec la province Nord. Le canadien