«Non, il est consulté de façon formelle, mais n'a aucune codécision : le déficit démocratique est patent. Nous en avons eu une illustration lors du débat sur la libéralisation des services. Tout s'est joué via le comité 133, qui réunit des représentants des Etats et des experts de la Commission européenne. Nous avions été autorisés à consulter les documents... dans un local fermé à clé. Les députés n'avaient pas le droit de prendre de notes, ni de faire des commentaires. On nous a rétorqué : "Secret de négociation." Mais quel est le plus important ? Nourrir les fantasmes d'un complot, ou accepter d'être transparent ? Aujourd'hui, après l'échec de la ratification du traité constitutionnel, le président de la Commission dit qu'il faut faire preuve de plus de transparence. Rhétorique ou réalité ? Les décisions commerciales affectent la vie de tous. On le voit sur le textile, depuis que ce secteur a été totalement libéralisé en janvier. Le commissaire au Commerce nous parle de "commerce encadré". Mais comment ? Dans mon rapport adopté par le Parlement en septembre, j'ai voulu apporter une réponse à la Commission qui a longtemps pensé que la concurrence chinoise ne présentait guère de menace pour l'Europe. Comme si elle pouvait abandonner sa vieille base manufacturière et se concentrer uniquement sur les industries à haute intensité de connaissances ! Mais la Chine comme l'Inde développe sa propre expertise : 20 % de ses exportations sont de la haute technologie, et avec deux
Interview
Le Parlement européen est-il associé au mandat du commissaire au Commerce ?
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par Christian Losson
publié le 14 décembre 2005 à 4h57
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