Martin Hirsch, le président de l'association caritative Emmaüs France, réagit à la suppression par le gouvernement d'un amendement portant sur un projet de taxe destinée à financer le recyclage des vêtements usagés au profit des plus démunis. Et répond à ses détracteurs.
Pourquoi est-il urgent de voter une taxe qui ne s'appliquera qu'en 2007 ?
Il est urgent de trouver des ressources nouvelles. Le textile va mal alors que les acteurs de l'économie solidaire, comme Emmaüs, sont de plus en plus nombreux à avoir des besoins. Chez nous, il y a 2 000 emplois dans la balance tandis que nos coûts de collecte montent et que nos recettes baissent. Or dans les autres filières, comme l'emballage, l'écotaxe a mis quatre à cinq ans à se mettre en place: c'est un délai beaucoup trop long. Nous pensons avoir besoin d'un an pour affiner le système et le rendre opérationnel.
Le gouvernement, et notamment le ministre du Budget, vous répond que la collecte de cette taxe serait «prohibitive». Qu'en dites-vous ?
Jean-François Copé connaît mal le dossier. Il s'agirait de mettre en place un dispositif à deux étages: dans un premier temps la taxe serait une contribution volontaire des acteurs de la distribution textile. Si cela ne suffit pas, elle deviendra obligatoire. Mais sur 28 milliards d'euros de chiffre d'affaires, il ne devrait pas être difficile de faire remonter quelques dizaines de millions d'euros au profit des plus démunis.
Vous inventez une taxe Tobin bis?
Non, le projet de taxe Emmaüs est p