La commission mixte paritaire du Parlement, réunie aujourd'hui, va-t-elle rétablir l'«amendement Emmaüs», ce projet de taxe Tobin de la fringue que le Sénat a retoqué dans la nuit de lundi à mardi avec le feu vert du gouvernement ? A compter du 1er janvier 2007, cette taxe inédite, proposée par le député UMP sarkozyste Yves Jégo (Seine-et-Marne), doit permettre de financer la collecte et le recyclage des vieux vêtements au profit des plus défavorisés.
Son financement repose sur le prélèvement de 1 centime sur le prix de chaque vêtement neuf vendu dans la grande distribution. Au total, elle pourrait rapporter 40 millions d'euros par an aux associations caritatives. Au premier rang desquelles Emmaüs France : chaque année, elle récolte quelque 55 000 tonnes de fripes usagées qu'elle remet en état au profit des plus démunis après qu'elles sont passées dans les mains des 2000 employés de l'association. C'est justement là que le besoin de financement se fait sentir. La qualité des fripes récoltées est de moins en moins bonne et les clients d'Emmaüs sont devenus sensibles aux vêtements vendus à prix cassés en hard-discount. Résultat, la fripe Emmaüs trouve de moins en moins preneur auprès de ses clients traditionnels, et du coup ses employés, souvent en plein processus de réinsertion, risquent à terme de se retrouver au chômage technique. Et de grossir les rangs des miséreux.
Depuis l'escamotage sénatorial nocturne de ce projet de taxe caritative, Martin Hirsch, le bouillant patron d