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Libération

La France se montre inflexible

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Elle refuse d'aller plus loin dans la baisse de ses droits de douane.
publié le 15 décembre 2005 à 4h59

Hongkong envoyé spécial

Appelons ça la stratégie de l'édredon. Ou comment la France défend les producteurs de coton ouest-africain laminés par les subventions américaines pour qu'on ne vienne pas la chercher sous la couette de ses propres aides. Qu'elle n'entend pas voir plumées davantage. Hier, Christine Lagarde, ministre déléguée au Commerce, a, à sa manière, résumé la situation : «On est déjà en sous-vêtements, et on voudrait qu'en plus on les enlève.» A ses côtés, Dominique Bussereau, ministre de l'Agriculture a osé : «Je préfère qu'une femme tienne ces propos.»

Ces préliminaires s'avèrent assez loin des préoccupations générales des 149 pays membres de l'Organisation mondiale du commerce en général, et du commissaire au Commerce, Peter Mandelson en particulier... qui se demandait hier, en serrurier avisé, «ce que les délégués faisaient ici» s'ils ne parvenaient même pas à délivrer «ce paquet développement» promis aux plus pauvres. Mais la France a bien l'intention de garder un double des clés de Mandelson pour qu'ils ne vendent pas trop vite les biens de la maison France. «Au risque de vous décevoir, assure Lagarde, la France ne fera preuve d'aucune souplesse» pour une nouvelle offre européenne. Le 28 octobre, l'UE a proposé une baisse moyenne de ses droits de douane de 46 %. Insuffisant pour les Etats-Unis ou le G20 (groupe des pays exportateurs, dont le Brésil ou la Chine), mais aussi pour le G90 (groupe des pays les plus pauvres). Depuis, Rob Portman, le secrétaire amér