Le projet de taxe Emmaüs, destinée à subventionner la filière de récupération et de remise à niveau de vieux vêtements au profit des démunis, a été retoqué hier en commission mixte paritaire (CMP). Ce projet de taxe avait été introduit dans les crédits 2006 de la mission Environnement par les députés, contre l'avis du gouvernement. Le texte avait ensuite été amendé par le Sénat et finalement supprimé par Matignon, qui avait obtenu un vote bloqué sur la question (Libération du 15 décembre). A priori, les 40 millions d'euros de collecte annuelle nécessaire, selon les promoteurs de la taxe, pour maintenir vaille que vaille 2 000 emplois d'insertion dans la filière du recyclage de fringues passent par pertes et profits.
Mais les défenseurs de cette «taxe de solidarité» ne désarment pas : «Nous ne lâcherons pas l'affaire tant que nous n'aurons pas obtenu satisfaction», prévient Martin Hirsch, patron d'Emmaüs France. D'ailleurs, hier, sitôt la proposition écartée, Fabienne Keller, sénatrice UMP du Bas-Rhin, a déposé à nouveau l'amendement Emmaüs dans le projet de loi de finances rectificative (PLF). Et Yves Jégo, député UMP de Seine-et-Marne, proche de Sarkozy et promoteur de la taxe, continue d'y croire : «Hier, j'ai reçu l'assurance personnelle de Pierre Méhaignerie (président de la Commission des finances de l'Assemblée, ndlr) qu'une commission d'étude serait mise en place l'année prochaine pour réfléchir à la meilleure manière d'introduire cette taxe dans la loi», explique celu