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Libération

Le feu sous le gaz

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publié le 16 décembre 2005 à 5h00

«On est dans la merde», reconnaît une source gouvernementale. Cet après-midi, Thierry Breton, le ministre de l'Economie, réunit à Bercy Gaz de France (GDF) et plusieurs distributeurs de gaz non publics pour parler tarif. Après les hausses très impopulaires des derniers mois, la priorité du gouvernement est d'éviter toute nouvelle augmentation jusqu'à la fin de l'hiver. Selon nos informations, Bercy aurait tout simplement décidé de zapper la hausse de janvier... pourtant prévue par l'arrêté de juin. Symbole du bourbier où patine Bercy depuis un an.

Pourquoi le gouvernement rame depuis un an ?

Depuis douze ans, les prix publics du gaz sont indexés sur ceux du pétrole, dans une formule complexe, qui met les tarifs à l'abri de toute intervention politique. Tout allait bien jusqu'à ce que le prix du baril s'envole. En novembre 2004, le gouvernement s'affranchit pour la première fois de cette règle. Dans un grand numéro, Sarkozy et Raffarin essaient de se refiler l'annonce d'une forte hausse du prix du gaz (plus de 10 %). C'est Sarko qui doit s'y coller. A ses conditions. Il annonce une hausse de... 3,8 %. Sauf que GDF obtient aussitôt que le manque à gagner refusé soit repoussé. Un arrêté de juin prévoit des rattrapages étalés dans le temps (octobre, janvier et avril). Fin octobre, GDF demande donc 12 % d'augmentation de la facture. Une hausse qui soulève aussitôt un tollé politique obligeant Breton à bricoler : il donne à GDF son augmentation, mais lui demande en contrepartie un g