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Libération

Les pays riches ne mettent pas le paquet

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publié le 16 décembre 2005 à 5h00

Hongkong envoyé spécial

«Vive le vent / Vive le vent / Vive le vent (des promesses) d'hiver / Qui s'en va sifflant soufflant / Dans les grandes chambres vertes (1).» Les pays pauvres au sommet de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) se retrouvent face aux promesses d'un Père Noël censé offrir un «paquet développement». Sauf qu'on ignore quand il arrivera (s'il arrive) et ce qu'il y aura dedans (s'il y a quelque chose). L'une des questions qui prévaut donc : combien de temps les pays les plus démunis vont-ils attendre des Godot à barbe blanche ? Des paroles, ils n'en manquent pourtant pas. Les Etats-Unis ? A chaque sortie, son représentant, Rob Portman, multiplie les plaidoyers sur «[ses] amis africains» et les charges contre «[ses] amis européens». L'Europe ? Les nouveaux Robins des Bois qui aimeraient prendre aux riches (américains, de préférence) pour donner aux pauvres. La Chine, elle, sort de son silence pour parler de «déséquilibre significatif» qui «affecte le développement sain de l'économie mondiale». Et non, le Brésil n'est pas cet ogre qui «voudrait croquer» ­ assure un diplomate brésilien ­ les Petits Poucets du commerce.

Sans limite ni taxe. Mais, au jeu de «Je te tiens tu me tiens par la barbichette», Europe et Etats-Unis ont l'expérience de ne rien lâcher. Et s'accusent mutuellement de bloquer toute avancée. Bruxelles refuse tout calendrier pour l'élimination des subventions à l'exportation tant que Washington n'aura pas fait le ménage sur d'autres aides qui