envoyé spécial à Hongkong
«Parce que Fonds monétaire international, Banque mondiale, Australie, Nouvelle-Zélande, Europe et Etats-Unis les ont poussées à le faire. Et que le gouvernement, malgré l'opposition de la société civile, a cédé, croyant à la poule aux oeufs d'or. Erreur grossière, dont on va mesurer le prix en termes de développement dans les années et les décennies à venir. Car ce petit royaume du Pacifique (100 000 habitants) a accepté les pires conditions jamais imposées à un pays candidat. Un vrai scandale ! Il a accepté d'abaisser ses barrières tarifaires à un niveau jamais atteint à part l'Arménie : 20 % sur tous les produits. Or, dans l'histoire, même les tigres asiatiques ont préservé de vrais tarifs pour protéger ses producteurs locaux.
Le drame, c'est que les Tonga vont se priver de ressources douanières elles n'ont même plus le droit de taxer l'alcool ou le tabac dont elles dépendaient largement et qui leur ont permis de faire tourner leurs services publics. Résultat : l'Etat va encore s'affaiblir. On va nous dire : les Tonga ne sont pas un pays moins avancé. Vrai, le revenu y est peut-être de 1 600 dollars par habitant. Mais avec une petite élite qui se partage la part du lion.Le pire, c'est sur l'AGCS, le commerce des services, qui pèse 50 % du revenu national. L'archipel a accepté de discuter de l'ouverture dans 36 sous-secteurs. A commencer par l'éducation, mais aussi les hôpitaux, les transports, les télécoms, ouverts à la privatisation. Comment