Hongkong envoyé spécial
Au sommet de l'OMC, il y a le on des ministres, et le off des ONG et des syndicats. Entre les deux, il y a plus de passerelles qu'on ne le pense. Hier, Alan Johnson, ministre britannique du Commerce et président en exercice de l'Union européenne, s'est ainsi rendu à une table ronde organisée par la Confédération internationale des syndicats libres (CISL), l'ONG internationale Solidar et le Global Progressive Forum. Juste avant lui était passée Elizabeth Tankeu, commissaire au Commerce de l'Union africaine, venue remercier les ONG de leur soutien au monde en développement.
Ces allers-retours permanents entre l'enceinte officielle et celle de la société civile sont le fruit de plusieurs années d'ignorance réciproque puis d'affrontements, avant d'arriver aujourd'hui à une prise en compte. Le monde des ONG compte désormais de vrais experts sur ces questions, maîtrisant le jargon OMC et les dossiers les plus techniques, tandis que les gouvernants jugent préférable de garder le contact avec l'univers alternatif devenu légitime.
Alan Johnson ne venait évidemment pas devant un auditoire favorable. Deux heures durant, avant sa venue, les orateurs avaient dénoncé les termes de la négociation sur les services et avaient exigé que les services publics en soient exclus. Pourtant, le dialogue avec le ministre britannique un ancien syndicaliste qui retrouvait quelques anciens camarades à la tribune a été très poli et concret. Les militants n'en sont pas sortis plus