Le Havre, correspondance.
Hier, il n'a pas grimpé en haut des 35 mètres de la grue pour transborder les «boîtes» des porte-conteneurs amarrés au quai. Conducteur de portique depuis près de vingt ans sur les quais du Havre, comme l'avait été son père, Jacques (1) est déterminé. «Bien sûr que je vais la faire, la grève ! Il s'agit de mon avenir et de celui du port !» A l'assemblée générale du syndicat CGT du port, ils étaient près de 600 à voter pour la grève de quarante-huit heures. Demain, les navires seront déroutés. «Nous, ce qu'on veut, c'est qu'on nous laisse comme on est.» Soit, pour les 235 grutiers, rester employés du port autonome. N'en déplaise aux opérateurs privés, qui, voulant s'installer sur les terminaux havrais, entendent bien gérer directement leur personnel. «On va vers des conflits très durs», menace la CGT, qui refuse ce changement de statut. En attendant, les postes à quai flambant neuf de Port 2000, destiné à permettre au Havre de rivaliser avec ses concurrents européens, et qui a coûté près de 1 milliard d'euros, sont laissés en friche. Les opérateurs, tel le danois Maersk, armement mondial numéro 1, menacent de ne plus investir.
Intégrer. Jusqu'à présent, les opérations de chargement des marchandises sont assurées par du personnel salarié d'un établissement public de l'Etat, le port autonome. Les prestations sont ensuite facturées aux manutentionnaires. Mais, en annonçant de lourds investissements sur Port 2000 (200 millions d'euros), les CMA-CGM, Maersk