Hongkong, envoyé spécial.
A 48 heures de la fin du sommet de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), et après quatre jours à tourner en rond, vendredi a été la journée de la dramatisation. Le spectre d'un échec similaire à la réunion précédente à Cancún en 2003 a été agité de toutes parts... avant que les négociations reprennent dans la soirée et sans doute pour une bonne partie de la nuit.
«Pragmatique». La vedette incontestable de la journée a été le monde en développement qui a réussi le tour de force d'afficher une position commune de 110 pays sur les 149 participants, posant aux deux grands blocs commerciaux les Etats-Unis et l'Union européenne un défi supplémentaire. «C'est un moment historique», s'est exclamé le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim, qui partageait la tribune avec l'autre géant de la nouvelle coalition, l'Inde, mais aussi les représentants de l'Union africaine, ceux des «petites économies» et des pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique). En jargon OMC, le G20, le G90 et le G33 ont uni leurs forces pour former le G110.
Ces pays ont certes des intérêts divergents en raison de leurs économies désormais très différentes, mais ils ont décidé de s'unir pour que la question du développement reste au coeur des négociations. «Nous réglons nos divergences entre nous. Ce n'est pas une unité de rhétorique, mais une position pragmatique et concrète», a souligné le ministre brésilien. «L'architecture économique du monde est en train de changer