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Libération

Silence complice du patron de la banque d'Italie

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publié le 17 décembre 2005 à 5h01

Rome, de notre correspondant.

Il se voulait le grand ordonnateur de la défense du système bancaire italien face aux assauts des groupes étrangers. Il est aujourd'hui soupçonné d'avoir tout bonnement protégé, caché derrière ce grand principe, des hommes d'affaires véreux. Selon les quotidiens La Repubblica et Il Corriere della Sera, le gouverneur de la Banque d'Italie Antonio Fazio aurait en effet été placé sous enquête judiciaire par le tribunal de Milan pour délit d'initié dans l'affaire du rachat de la banque de Padoue Antonveneta.

Appui. La nouvelle est intervenue deux jours seulement après l'arrestation de son proche ami et ancien patron de la Banca popolare italiana (BPI) Gianpiero Fiorani, accusé, par le parquet de Milan, d'être à la tête d'un «groupe criminel» effectuant des opérations de «piraterie financière». Avec l'appui du gouverneur, Gianpiero Fiorani était parvenu en juillet à repousser les assauts des néerlandais d'ABN Amro sur Antonveneta, le neuvième groupe bancaire italien. Des écoutes téléphoniques judiciaires ont révélé que les deux hommes étaient en contact étroit et régulier. Le 5 juillet, alors qu'ABN Amro a déjà lancé son OPA, Gianpiero Fiorani rend ainsi visite incognito, au gouverneur, au siège de la Banque centrale, à Rome. Ce dernier a au préalable téléphoné au patron de la BPI : «passe me voir pour que l'on vérifie un ensemble de choses [...] passe comme d'habitude par-derrière». Une semaine plus tard, le 11 juillet, le gouverneur de la Banque d'It