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Libération
Interview

«C'est un avantage commercial»

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publié le 19 décembre 2005 à 5h02

A Londres

Danny Sriskandrajah est le chef du département «Migration, égalités et citoyenneté» de l'IPPR, l'Institute of Public Policy Research (Institut de recherche sur les politiques publiques), un think-tank proche des travaillistes.

Le monde des affaires britannique est beaucoup plus sensible à la diversité ethnique que ne le sont les entreprises françaises. Grâce à quels outils ?

Ce pays a quarante ans d'expérience d'investissement sur les questions raciales et de diversité, tant dans le secteur public que dans le secteur privé. Le modèle britannique n'est pas celui des quotas ou de l'affirmative action à l'américaine. C'est un compromis. Exemple, quand vous êtes candidat à un emploi de fonctionnaire ou à un poste dans une grande entreprise, il y a deux formulaires à remplir. Le premier concerne vos qualifications, le second votre appartenance ethnique et des éléments personnels. Le premier sera remis à la personne chargée du recrutement qui ignorera tout du second formulaire, remis, lui, à la personne en charge de suivre les questions de discrimination, afin d'avoir un outil de surveillance. Ce monitoring permet de savoir si les employés reflètent le type de population et les communautés qui vivent autour de l'entreprise.

Le deuxième point, c'est que le monde des affaires a permis de faire émerger nombre de chefs d'entreprise, issus de la communauté asiatique par exemple, qui jouent le rôle de «modèles positifs».

Le troisième, c'est que c'est une affaire de business : parie