Denia (Espagne) envoyé spécial
Il y a quatre ans, Walter et Birgitt, un couple d'Allemands retraités, s'achètent la propriété de leur rêve dans les environs de Denia, au sud du pays valencien, un des rares coins de ce littoral épargné par une «bétonisation» à outrance. Outre une coquette maison, il y a 3 000 mètres carrés de terrain avec vue sur la mer, que les retraités embellissent. Un jour, par hasard, ils apprennent qu'un programme de construction de 18 000 logements est en projet dans le voisinage. A ce titre, leur explique le promoteur, ils doivent céder 60 % de leurs terres et payer 150 000 euros pour «participer» aux frais du lotissement de luxe. Passé le temps de la stupeur, ils rentrent au pays, écoeurés.
«Racket». Elizabeth C., une sexagénaire britannique installée près de Teulada, a connu semblable mésaventure. Elle apprend par hasard qu'elle va perdre la moitié de son terrain acheté en 1990. Sans compter que, pour financer le terrain de golf 18 trous et l'usine de traitement des eaux de la future urbanisation, on lui réclame... 250 000 euros. Depuis, Elizabeth a dépensé 60 000 euros en frais d'avocats. En pure perte : elle est ruinée. Une de ses compatriotes, résidente près d'Alicante, Sara, risque de perdre de la même façon 80 % de sa propriété (soit l'équivalent de 400 000 euros). Elle négocie avec le promoteur pour «ne pas avoir à coucher sous les ponts».
Avertis ou non par leur mairie, des centaines de propriétaires ont vu (ou risquent de voir) leur jardin tran