Les banques ont-elles forcé la main à leurs clients pour placer du titre EDF ? Sans doute pas davantage que lors des précédentes introductions en Bourse, sauf que, cette fois, la manip a causé des dégâts. Et les protestations affluent. Pour la plupart, elles émanent de boursicoteurs fâchés de découvrir que leur banquier leur a fourgué, à leur insu, des actions de l'électricien. Jacqueline T., cliente de la Caisse d'épargne Ile-de-France à Fontenay-le-Fleury (Yvelines), a reçu sa note : elle s'élève à 192 euros pour six titres EDF. Elle n'a, dit-elle, jamais discuté du sujet, ni signé aucun papier. «Cela va s'arranger», lui aurait promis son conseiller il y a quelques jours, alors que l'achat des actions a mis son compte dans le rouge... A l'Afub (Association française des usagers des banques), on recensait hier quelques dizaines de réclamations. Le médiateur de l'AMF (Autorité des marchés financiers) signalait, de son côté, une quinzaine de cas.
Dérapages. Si le titre avait fait des étincelles à son entrée en Bourse, ces récriminations n'auraient sans doute pas eu lieu. Car l'opération d'aller et retour se serait soldée pour le client par un petit bénéfice. Le hic avec EDF, c'est que ses premiers jours de Bourse ont été pitoyables (lire ci-contre). Jacques Poindron, juriste à l'Afub, pointe que les «protestations» émanent de boursicoteurs qui se retrouvent avec quelques dizaines de titres et une facture entre 1 300 et 1 500 euros. L'Afub met ces dérapages sur le compte d'init