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Libération

La France agricole ne salue pas l'accord

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La perspective de la suppression des subventions à l'exportation, décidée à Hongkong, inquiète les producteurs.
publié le 20 décembre 2005 à 5h03

La majorité des agriculteurs français semble loin de partager l'analyse de Dominique de Villepin, qui voit des «avancées» dans l'accord conclu ce week-end au sommet de l'OMC à Hongkong (Libération d'hier). A la perspective de voir supprimer d'ici à 2013 les subventions à l'exportation payées jusqu'à maintenant par Bruxelles s'ajoute la peur d'une éventuelle ouverture du marché européen à de puissants pays tiers comme la Nouvelle-Zélande ou l'Australie, dès 2006. «L'accord sur la fin des restitutions à l'exportation est déséquilibré et nous serons extrêmement déterminés pour que, sur l'autre volet, celui des importations agricoles, nous sachions protéger notre marché européen», martèle Jean-Michel Lemétayer, le patron de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA, majoritaire).

Calculette. Une colère d'autant plus vive que, selon Lemétayer, les Etats-Unis, l'autre superpuissance agricole mondiale, sont moins pénalisés par l'élimination des subventions à l'export : leur système dit d'«aide alimentaire» leur permettra de contourner plus facilement cet accord et d'inonder les marchés des pays tiers.

Sur le terrain, les paysans français se font peur en sortant leurs calculettes. Il y a de quoi, surtout dans les quatre grands secteurs européens qui engloutissent le plus de fonds communautaires à l'exportation : au titre de l'année 2005, le sucre, le lait, la viande et les céréales vendus par les producteurs du vieux continent ont bénéficié, au total, de 3,6