Rome, de notre correspondant.
Le gouverneur a lâché le timon. Empêtré dans un énorme scandale financier, le patron de la Banque d'Italie, Antonio Fazio, a finalement présenté sa démission hier après-midi pour, a-t-il assuré, «ramener la sérénité dans l'intérêt supérieur du pays et de la Banque centrale». Malgré la révélation, vendredi (Libération des 17 et 18 décembre), de sa mise sous enquête pour délit d'initié par le parquet de Milan, Antonio Fazio semblait pourtant vouloir résister jusqu'au bout, ignorant les critiques de la Banque centrale européenne et le souhait d'une grande partie de la classe politique de le voir partir. Mais les confessions de l'ancien président de la Banca Popolare Italiana (BPI), Gianpiero Fiorani, incarcéré depuis le 13 décembre, ont eu, semble-t-il, raison de ses dernières cartouches. Depuis quelques jours, l'homme d'affaires véreux, qui avait bénéficié du soutien du gouverneur pour lancer une contre-OPA face à l'assaut de l'institut hollandais Abn Amro sur Antonveneta (la neuvième banque de la péninsule), collaborerait avec les magistrats. Selon la presse italienne, Gianpiero Fiorani aurait ainsi confirmé les liaisons dangereuses avec le patron de la Banque centrale, auquel il aurait notamment offert de multiples cadeaux, pour un montant estimé entre 30 000 et 50 000 dollars. Qui plus est, le gouvernement Berlusconi avait annoncé une réunion du Conseil des ministres extraordinaire (prévue aujourd'hui) pour modifier la loi sur l'épargne et pouss