Dans l'affaire des opérateurs mobiles condamnés pour entente, la class action se serait rapidement imposée. Le problème, c'est qu'elle n'existe pas en France... ou pas encore. Du coup, à Antony (Hauts-de-Seine), à Boulogne (Hauts-de-Seine) ou à Paris, les trois tribunaux d'instance où se trouvent les sièges des trois opérateurs mobiles coulent des jours paisibles. La horde des clients abusés par Orange, SFR ou Bouygues Télécom n'a pas encore déferlé. Si elle déferle un jour...
Au lendemain de la décision du Conseil de la concurrence punissant pour entente les trois opérateurs d'une peine record de 534 millions d'euros, les associations de consommateurs avaient invité les abonnés à porter plainte massivement devant le juge de proximité, l'instance la mieux adaptée pour un petit litige (moins de 4 000 euros). L'action y est rapide, gratuite, et il n'est pas besoin d'avocat. Las, quelques jours après la marée médiatique, nulle trace des plaignants. Rue de Lisbonne, au siège du tribunal d'instance de Paris, la préposée à l'accueil confiait avoir reçu «quelques plaintes contre SFR». Au visiteur curieux de la procédure, elle propose un imprimé : «Vous chiffrez votre demande (le montant du préjudice, ndlr), et on vous donnera une date. Ce ne sera pas avant février.» La juridiction parisienne attend toujours la nomination de son juge de proximité. C'est donc le juge ordinaire qui s'y colle. A Antony, siège d'Orange, l'agent chargé de l'accueil renseigne gentiment au téléphone : «Oui,