Berlin de notre correspondante
Il y a des années atroces. Pour Volkswagen, ce fut 2005. Depuis six mois, la marque phare allemande, qui rimait jusqu'alors avec valeurs sociales et qualités techniques, s'est transformée en véritable pétaudière. L'affaire la plus croustillante a éclaté l'été dernier comme un coup de tonnerre. Des managers de Volkswagen et leurs copains métallos puisaient largement dans la caisse de l'entreprise pour se payer des parties de jambes en l'air. Depuis ce jour, le feuilleton des «putes de VW» ne s'est jamais tari.
Au lit avec le directeur du personnel
La semaine dernière encore, le quotidien allemand Bild a donné des extraits de la déposition de Nina, une prostituée de 25 ans qui a eu pour client Peter Hartz, 64 ans, l'ex-directeur du personnel de VW, contraint de démissionner l'été dernier. La jeune femme aux yeux verts prétend qu'«au lit Peter n'était pas un grand». A l'époque, Peter était en revanche un «grand» dans l'opinion publique. Hartz faisait la une de la presse pour des raisons plus nobles. Considéré comme l'inventeur du modèle social de VW, il a mis en oeuvre la semaine de quatre jours pour empêcher les licenciements massifs et fait embaucher des nouvelles recrues grâce au programme «5 000 x 5 000» (5 000 ouvriers payés 5 000 deutschemarks, aujourd'hui 2 500 euros). L'ancien chancelier Schröder avait même mandaté Peter Hartz pour réformer le marché du travail, dont les indemnités de chômage, une loi passée à la postérité sous le nom de «Har