Cette fois, ni drame, ni empoignade au fond des mers : les négociations sur la pêche communautaire qui se tiennent chaque année à la même époque à Bruxelles viennent de se conclure pour une fois sur un «accord en demi-teinte», selon Pierre-Georges Dachicourt, le président du Comité national des pêches. Mais un accord quand même, jugé «intéressant pour la France», d'après Dominique Bussereau, ministre de l'Agriculture et de la Pêche. De fait, les pêcheurs tricolores ont sauvé l'essentiel, malgré «les mauvais coups de la présidence britannique qui voulait se payer les Français en nous imposant de fortes restrictions», raconte un diplomate.
Dérogations. Sur le dossier du cabillaud, une espèce très prisée des consommateurs et des pêcheurs, compte tenu de ses cours élevés (8 à 9 euros du kilo) , la Commission voulait une réduction de 15 % du nombre de jours de pêche autorisés, compte tenu du plan de reconstitution des stocks mis en place en 2003. Les pêcheurs tricolores ont obtenu que cette réduction soit ramenée à 5 % seulement, soit deux jours de mer en moins, mais avec des dérogations possibles. Le tout au grand dam de l'organisation écolo WWF qui persiste à réclamer «un embargo total sur la pêche au cabillaud».
Quand à l'anchois du golfe de Gascogne, qui fait depuis juillet dernier l'objet d'un moratoire décidé par la Commission pour les mêmes raisons que le cabillaud, les Français ne s'en tirent pas trop mal. Là où Bruxelles voulait leur imposer zéro pêche, ils ont obtenu l