Finalement, ce sera non. Le syndicat Force ouvrière (FO) ne signera pas l'accord sur l'assurance chômage pour les années 2006 à 2008. Jeudi dernier, au terme de huit rounds d'âpres négociations avec les représentants patronaux, trois syndicats sur cinq (CFDT, CFTC et CGC) se disaient prêts à signer, sous réserve d'obtenir l'aval de leurs instances dirigeantes. La CGT s'y opposait. Et FO maintenait le suspense, attendant de réunir hier son bureau confédéral pour affirmer son choix.
Motif du refus : FO n'a pas obtenu l'une de ses principales revendications, une «surcotisation» patronale sur le travail précaire. Soit un prélèvement de 1,25 % sur les salaires des seuls CDD (contrats à durée déterminée), ni l'intérim, ni les CNE (contrats nouvelles embauches) n'étant concernés. Le syndicat de Jean-Claude Mailly pointe l'inflexibilité de la délégation patronale : «la très faible augmentation de la cotisation générale laissait des marges financières pour traiter de la précarité, ce que le patronat a refusé».
Le négociateur de FO, Jean-Claude Quentin, le soulignait hier soir : «Les entreprises ont intégré dans leur gestion le système d'assurance chômage, en recourant massivement aux CDD. Pour nous, l'idée maîtresse, c'est donc une meilleure prise en compte de ce phénomène du travail précaire, qui coûte 6 milliards de déficit à l'Unedic.» La surcotisation était, selon lui, un ajustement accessible, bien éloigné de la refonte totale d'une assurance chômage «à bout de souffle» demandée p