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Libération

En Chine populaire, on exploite officiellement les travailleurs

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publié le 30 décembre 2005 à 5h10

Pékin de notre correspondant

Quatre-vingts pour cent des ouvriers chinois du secteur privé sont exploités et leurs droits sont bafoués : le plus remarquable, dans cette information, est sa source, tout ce qu'il y a de plus officiel en Chine : un rapport présenté hier par le Comité permanent de l'Assemblée nationale populaire (ANP), le Parlement chinois, qui appelle le gouvernement à faire respecter la loi.

Le rapport, destiné à étudier la mise en oeuvre de la loi du travail de 1995, comporte quelques révélations qui n'en sont guère pour tous ceux qui ont pu parler avec des ouvriers, que ce soit dans les mégapoles industrielles comme Shenzhen ou Dongguan, dans le sud du pays, ou dans les usines du delta du Yang-tsé, où la plupart des créations d'emploi se font dans le secteur privé.

Contrats en blanc. On y «apprend» ainsi que 80 % des ouvriers salariés dans les 2 millions d'entreprises privées du pays ne disposent pas de contrat de travail et sont ainsi à la merci de leurs employeurs, principalement dans le bâtiment, le textile, la restauration. «Les droits légaux des employés sont fréquemment violés dans 80 % des entreprises privées», a sévèrement commenté He Luli, vice-présidente du Comité permanent de l'ANP, auteure du rapport. L'absence de contrat permet notamment aux employeurs d'échapper à leurs responsabilités en cas d'accident du travail ou de licenciement. Elle ne précise pas si les entreprises à capitaux étrangers sont concernées par cette étude, mais c'est vraisemblab