Madrid de notre correspondant
Les jours de la siesta, cette tradition apparue au lendemain de la guerre civile espagnole (1936-1939), seraient-ils comptés ? Le gouvernement Zapatero est en tout cas décidé à mettre le pays à l'heure européenne. Et d'en finir avec cette exception espagnole qui se traduit moins par la bonne vieille sieste (ses adeptes sont en fait minoritaires) que par une pause-déjeuner de deux à trois heures, laquelle, par effet de domino, rallonge la journée de travail dans la soirée.
Mardi, le ministre de l'Administration publique, Jordi Sevilla, a annoncé un décret-loi limitant le repas de midi à une durée d'une heure et invitant les salariés à regagner leurs pénates à 18 heures. Fini, donc, les marathons autour d'une table entre 14 heures et 17 heures, et les séjours prolongés au boulot jusqu'à 20 ou 21 heures, lorsque la plupart des autres Européens ont déjà fini de dîner. Toute une révolution dans un pays de «couche-tard» où le prime-time télévisuel ne débute qu'aux alentours de 22 heures.
Faible productivité. La mesure ne concerne que les 2,4 millions de fonctionnaires, dont le statut est déjà envié dans le pays pour la sécurité de l'emploi qu'il procure et des horaires de travail généralement jugés raisonnables. Mais Jordi Sevilla espère que la loi aura un effet d'entraînement dans le secteur privé, où les 19 millions d'actifs battent les records européens du temps passé au bureau, qui avoisine fréquemment les dix heures quotidiennes. D'après le Centre d