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Libération

Les entreprises américaines malades de leur couverture santé

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publié le 2 janvier 2006 à 19h58

New York de notre correspondant

Ça craque de partout. La grève des mécaniciens de Boeing en septembre, celle du métro de New York en décembre, les difficultés de General Motors, les campagnes contre Wal-Mart, tous ces événements qui ont marqué la fin 2005 ont un point commun : la couverture médicale. Les entreprises n'ont qu'une idée, en transférer une partie du coût vers les salariés. «Les Etats-Unis sont le seul pays qui laisse les entreprises prendre en charge la santé des employés, rappelle Uwe Reinhardt, économiste de la santé, professeur à l'université de Princeton. Ce régime est devenu pour elles un fardeau énorme. Les dépenses de santé progressent 2,5 fois plus vite que le PIB. C'est pourquoi elles cherchent à transférer ces dépenses aux employés.»

Accord historique. General Motors est la principale incarnation de cette instabilité. Le constructeur automobile se débat pour réduire ses frais de santé, estimés à 1 500 dollars par véhicule produit, plus que l'acier. Uwe Reinhardt compare la firme à «un système d'assurance sociale qui vend des voitures pour subvenir à ses besoins». Comme beaucoup de grandes entreprises, General Motors couvre aussi les employés partis à la retraite. Or, aujourd'hui, le constructeur compte nettement plus de retraités que d'actifs. En octobre, il a arraché un accord considéré comme historique au syndicat de la branche. Pour la première fois, les retraités se verront contraints de cotiser et les employés devront débourser davantage pour leurs