Vieux-Charmont (Doubs)
envoyé spécial
«Marti vivra.» Le slogan barre le calendrier 2006 qu'ont imprimé pour financer leur lutte les 71 salariés de Burgess-Norton, ex-Industrielle de précision Marti. «69, pas 71, corrige un ouvrier. Je ne compte pas les deux cadres dirigeants qui nous licencient.» Samedi 31 décembre, nouvel an à Vieux-Charmont, près de Montbéliard (Doubs). Pour les Marti, quarantième jour d'occupation de l'usine où sont fabriqués des axes de pistons pour l'industrie automobile. Occupation légale selon la justice, qui a débouté la direction de sa requête d'évacuation des locaux. A l'entrée, deux braseros et une tente ornée de lampions. De l'autre côté de la route, le «château Marti», propriété de la famille qui a fondé l'entreprise en 1871. «Il y a toujours un vieux monsieur qui y vit, très malade, raconte Olivier Del Rizzo, délégué CGT. Au début du conflit, il nous a envoyé un petit mot et un don financier. C'était très touchant.»
Encouragements. Les salariés en grève ont vu des journalistes tous les jours, ils ont appris à communiquer. «Apéro festif» pour la presse au pied du sapin dressé dans les ateliers, puis réveillon dans l'intimité au réfectoire. Croûte forestière et civet de biche, solidairement offerts par un traiteur. Dans le pays de Montbéliard et au-delà, les Marti ont ému : 60 000 euros de dons, cadeaux offerts à Noël par des comités d'entreprise voisins, visites d'Olivier Besancenot et d'Arlette Laguiller, soutien des élus locaux, de gauche comme d