Le moins que l'on puisse dire est que le canadien Dofasco se comporte comme un rustre avec Arcelor. La journée d'hier a même été particulièrement humiliante pour le numéro 2 mondial de l'acier, qui cherche, depuis la mi-novembre, à prendre le contrôle du petit mais très rentable canadien. Voilà maintenant Arcelor obligé de constater que son concurrent allemand, ThyssenKrupp (pourtant numéro 10 de la profession), est sur le point de gagner les faveurs de Dofasco.
Reprenons. Depuis la fin novembre, ThyssenKrupp et Arcelor se disputent Dofasco, un sidérurgiste bien implanté auprès des constructeurs automobiles japonais sur le territoire américain. C'est Arcelor qui fait, fin novembre, la première offre à 3,2 milliards d'euros. L'allemand répond une semaine plus tard, en mettant 300 millions d'euros supplémentaires sur la table. Logiquement Dofasco apprécie le geste et recommande à ses actionnaires d'approuver l'offre de ThyssenKrupp.
Pile-poil. Le 23 décembre, Arcelor décide de faire un effort supplémentaire (Libération du 24 décembre). Lundi, Dofasco recevait officiellement son offre améliorée à 63 euros par action, soit 2,4 % au-dessus de celle de ThyssenKrupp. Un geste normalement calculé pile-poil pour emporter le morceau. Lundi soir, la réaction de Dofasco n'était pas franchement euphorique. Un communiqué se contentait de dire que le groupe donnerait à l'offre d'Arcelor «l'attention qu'elle mérite».
Réflexion. Mais hier, nouveau rebondissement. L'allemand ThyssenKrupp dégaine