Menu
Libération

Pour la Norvège, Safran n'est pas assez éthique

Article réservé aux abonnés
Son fonds public vend ses parts du groupe, fusion de Snecma et Sagem, et épargne Total.
publié le 6 janvier 2006 à 19h59

Scandinavie de notre correspondante

Ça passe pour Total, mais ça casse pour Safran. Hier midi à Oslo, la ministre des Finances, Kristin Halvorsen, a dévoilé la liste noire des compagnies boycottées par la Norvège, qui leur reproche de ne pas respecter le code d'éthique fixé par le royaume. Parmi les groupes épinglés, le français Safran (fusion de Snecma et Sagem), mais aussi le britannique BAE Systems, l'italien Finmeccanica, et les américains Boeing, Honeywell, Northrop Grumman et United Technologies. Tous sont accusés de fabriquer des composants utilisés pour l'armement nucléaire. Kristin Halvorsen a demandé à la Banque de Norvège, chargée de gérer le Fonds pétrolier, de vendre les parts de ces sept compagnies incluses dans ce fonds de pension public pour une valeur de 416,2 millions d'euros.

Troisième exportateur mondial de pétrole, le royaume scandinave dispose d'une fortune de plus de 160 milliards d'euros déposée dans le Fonds pétrolier. Un trésor placé en actions et obligations sur les places boursières internationales. Il y a un an, le gouvernement norvégien a nommé un comité d'éthique chargé d'étudier la moralité des 3 200 compagnies qui font fructifier ce fonds. Les sept groupes qui figurent sur la liste noire publiée hier rejoignent sept sociétés, dont la française Thales et l'européenne EADS, accusées à l'automne de produire des bombes à fragmentation. «Des compagnies telles que Safran ne se livrent à aucune activité illégale, précise la juriste Gro Nystuen, présid