Certains en rêvent déjà comme d'un «Airbus de l'Internet». En ce début d'année, le futur moteur de recherche européen Quaero («je cherche», en latin) est l'objet de toutes les attentions et a connu un sérieux coup d'accélérateur médiatique puisqu'en deux jours le président Chirac l'a évoqué à deux reprises à l'occasion des voeux élyséens. Présentant le numérique comme «peut-être la plus profonde» révolution industrielle, le chef de l'Etat a expliqué que le lancement de Quaero allait permettre de «relever le défi mondial des géants américains Google et Yahoo». Cumulés, ces deux moteurs trustent neuf recherches sur dix effectuées aujourd'hui sur la Toile dans le monde.
Très grosse usine à gaz franco-allemande, Quaero devrait être le premier projet présenté à la toute nouvelle Agence de l'innovation industrielle (AII) dans la seconde quinzaine de janvier, et permettre aux divers participants de se partager un financement d'une centaine de millions d'euros sur cinq ans.
Riposte. Il aura fallu un peu plus d'un an pour amener dans l'aire de lancement cette tentative d'alternative européenne à la toute-puissance américaine. La première riposte était venue de Jean-Noël Jeanneney, président de la Bibliothèque nationale de France, qui s'était ému en janvier 2005 que Google puisse s'arroger le droit de détenir le patrimoine universel écrit. Il avait alors appelé à une contre-attaque du Vieux Continent. Message reçu cinq sur cinq par la France, qui, pendant que se mettait en place un proj