A Berlin
Le plan Marshall au secours du déficit allemand. Cela ressemble à un gag, mais c'est sérieux. Selon le Financial Times Deutschland, le ministre des Finances allemand veut puiser 2 milliards d'euros dans les fonds issus de l'aide à la reconstruction de l'Europe versée par les Etats-Unis entre 1948 et 1952. L'Allemagne avait reçu 1,4 milliard de dollars (un peu plus de 8,2 milliards d'euros aujourd'hui), soit beaucoup moins que la France (3,1 milliards) ou la Grande-Bretagne (3,6 milliards). Les fonds alloués étaient gérés par la Banque pour la reconstruction KfW (la banque allemande de développement public), créée à l'occasion et qui a contribué au financement de la reconstruction outre-Rhin par le biais de crédits aux entreprises.
En France, le système avait fonctionné autrement : Jean Monnet, premier commissaire au Plan, avait commandé des produits américains (pétrole, nourriture, machines outils), réglés par le Trésor américain, puis avait stocké la contre-valeur en francs, que l'inflation avait grignotés. Dans les années 60, le gouvernement du général de Gaulle avait remboursé 20 % de la somme prêtée. Le système était éteint.
En RFA, de crédits en crédits, la KfW (appartenant à 80 % à l'Etat fédéral, à 20 % aux Länder), qui gère toujours les fonds hérités du plan Marshall, a fait grimper au fil des ans la somme initiale à 12 milliards d'euros. A l'heure actuelle, 10 % seulement des crédits accordés par la KfW en proviennent encore. L'utilisation des fonds Marshall d