Rhodia solde ses erreurs industrielles. Le groupe chimique est sur le point de céder à un concurrent indien une partie de sa filiale en chimie pharmaceutique, Rhodia Pharma Solutions (RPS), soit le périmètre de Chirex, filiale dont l'acquisition, en 2000, avait failli conduire le groupe à la faillite trois ans plus tard. Rhodia a signé une «lettre d'intention avec la société Shasun Chemicals & Drugs en vue de lui céder son activité de synthèse à façon pour l'industrie pharmaceutique», a-t-il annoncé jeudi soir. La transaction devrait être finalisée «d'ici à la fin du premier trimestre 2006», ajoute le groupe sans en dévoiler le montant. Deux sites britanniques, avec leurs 340 salariés, devraient passer sous pavillon indien : Annan (Ecosse) et Dudley (Royaume-Uni). Le site de Mulhouse, qui élabore des produits pour RPS, n'est pas concerné par cette cession.
Avec cette vente, Rhodia enterre symboliquement une partie du dossier judiciaire le concernant (1). Le groupe est en effet soupçonné d'avoir caché pendant plusieurs années que Chirex ne valait pas grand-chose. En 2000, lors de son rachat pour 600 millions d'euros, Chirex était censé se développer fortement en fournissant des éléments essentiels à la composition de produits phares de l'industrie pharmaceutique, comme le Crestor, un anticholestérol d'AstraZenaca. Une manne gigantesque sur le papier. Sauf que, à peine quelques mois après le rachat, les firmes pharmaceutiques ont retardé ou annulé le lancement de leurs prod