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Libération

Le Tchad fait hurler la Banque

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Clash avec la Banque mondiale alors que le pays rompt ses engagements de bonne gouvernance de la rente pétrolière.
publié le 9 janvier 2006 à 20h01

N'djamena de notre correspondante

Cette fois, la rupture est bel et bien consommée entre le Tchad et la Banque mondiale. Vendredi, son président Paul Wolfowitz a annoncé la suspension immédiate du programme de prêts au Tchad, soit 124 millions de dollars. En cause, la modification de la loi 001, qui encadre la gestion des revenus pétroliers, décidée par le président Idriss Déby et votée à l'Assemblée nationale à une écrasante majorité le 29 décembre. Avec la loi 001, votée en 1999, le Tchad avait pour ambition de devenir un modèle de gestion des revenus et de bonne gouvernance en matière pétrolière. Une série de restrictions dans l'utilisation de la rente pétrolière, telles qu'une épargne de 10 % consacrée aux «générations futures», avait été prévue. Le reste des revenus devant être réparti dans des secteurs prioritaires comme l'éducation, la santé ou le développement rural. Mais les amendements votés fin décembre modifient profondément la loi 001. Parmi les mesures les plus contestées, la suppression du fonds d'épargne et la notion de secteurs prioritaires élargie à la sécurité publique ou à l'administration. Pour la Banque mondiale, il ne s'agit ni plus ni moins que d'un «contrat rompu». Le Tchad s'est dit «surpris par la brutalité de la décision». «Notre seul souci est de disposer de plus de flexibilité dans l'utilisation les revenus pétroliers, dans le but de réduire la pauvreté», a affirmé le ministre de l'Economie et du Plan.

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