Depuis huit ans, le secteur hôtellerie-restauration (800 000 emplois au total) espère un dégel de leur grille salariale conventionnelle encore libellée en francs. Le 23 décembre, un accord la réévaluant était enfin signé par cinq organisations de salariés (CGT, CFDT, CFTC, FO, CGC) et la Fagiht (Fédération autonome générale de l'industrie hôtelière touristique). Le hic : la Fagiht est une organisation patronale minoritaire, ce qui a mis en pétard les deux ténors de la profession, l'Union des métiers de l'industrie hôtelière (Umih), et le Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs (Synhorcat), opposés à l'accord. «La Fagiht ? Quelques montagnards, sur deux départements», ironise-t-on à l'Umih.
La toute-puissante fédération patronale a de quoi être irritée par ce camouflet. Depuis des années, l'Umih conditionne la revalorisation salariale à l'obtention à négocier à Bruxelles d'une TVA réduite de 19,6 % à 5,5 % pour la profession, promise par Jacques Chirac en 1995 et 2002, sans suite. «Si cette baisse n'a pas lieu, ce serait un péché mortel des politiques contre l'économie», dramatise André Daguin, président de l'Umih, qui assure avoir reçu de nouvelles assurances du chef de l'Etat lors des voeux à l'Elysée, le 5 janvier. Et explique qu'il refuse cet accord de grille «ridicule», car il revendique de «vraies augmentations, possibles uniquement avec un taux réduit de TVA».
Le ministre Gérard Larcher s'agaçait en juin de voir les hôteliers-restaura