Stockholm de notre correspondante
A quelques mois des législatives qui se tiendront en septembre, les pirates débarquent sur la scène politique suédoise. Fatigués d'être considérés comme des «criminels», les adeptes du partage de fichiers en P2P (peer-to-peer) ont décidé de former un parti et de présenter des candidats aux prochaines élections parlementaires. L'initiative a déjà reçu le soutien de plusieurs milliers d'internautes. Sur son site ouvert le 1er janvier, le «Piratpartiet» (Parti des pirates), qui s'inscrit «au-dessus des divisions politiques traditionnelles», indique qu'il a pour ambition d'«abolir la propriété intellectuelle».
Discipline. Selon les dernières estimations de l'Office central des statistiques, le téléchargement de fichiers sur Internet serait une discipline pratiquée par 1,2 million de Suédois, dans un royaume qui ne compte que 9 millions d'habitants. «Autant dire que le problème est bien plus important ici que dans n'importe quel pays d'Europe», remarque Henrik Pontén. Conseiller juridique auprès de l'agence suédoise de lutte contre le piratage, il se réjouit toutefois que «les pirates adoptent enfin des moyens d'action respectant les règles du jeu démocratique».
Rappelée régulièrement à l'ordre par l'Ifpi (la Fédération internationale de l'industrie phonographique), la Suède a durci sa législation sur le téléchargement de fichiers Internet en juillet dernier. Elaboré par les sociaux-démocrates, le texte de loi, voté par une majorité des députés, int