La Chancelière aurait-elle trouvé la potion magique, susceptible d'enrayer durablement le chômage ? Baptisée «Kombilohn», littéralement «salaire combiné», le nouveau médicament d'«Angie» vise à inciter les chômeurs de longue durée, peu qualifiés, à accepter des emplois faiblement rémunérés, moyennant un supplément versé par l'Etat. Déjà appliquée en France sous le label «prime pour l'emploi», la mesure se heurte en Allemagne à un vif débat, y compris au sein de la grande coalition. Relégué dans l'opposition, le FDP (libéraux) a reproché à Angela Merkel de vouloir «social-démocratiser la CDU». Les Verts parlent déjà d'une mesure conduisant au «working poor» (s'appauvrir en travaillant). La confédération syndicale DGB a mis le gouvernement en garde contre un projet onéreux qui risque de susciter des attentes exagérées. Et les économistes s'interrogent sur les besoins réels en matière d'emplois sous-qualifiés. Les entreprises risquent par ailleurs de profiter de l'aubaine pour réduire davantage les salaires puisque l'Etat payera le complément.
«Il faut pourtant trouver une solution au problème des bas salaires en Allemagne», a insisté hier le vice-chancelier SPD Franz Müntefering. L'Allemagne a en effet perdu, ces dernières années, son statut de «pays à haut salaire». Il n'est pas rare dans certains secteurs d'activité, comme le bâtiment ou la coiffure, que les salaires tournent entre 2,5 et 4 euros de l'heure. Comment est-ce possible ? Tout simplement parce que l'Allemagne est