Menu
Libération

Un futur géant de l'énergie qui échauffe l'Espagne

Article réservé aux abonnés
L'OPA de Gas natural sur Endesa, soutenue par Zapatero, est contestée par le conseil de la concurrence et les conservateurs de Madrid.
publié le 11 janvier 2006 à 20h02

Madrid de notre correspondant

«Il nous faut des entreprises énergétiques fortes.» Ce souhait exprimé hier par le chef du gouvernement socialiste José Luis Zapatero ne laisse pas de place au doute : d'ici à début février, les autorités espagnoles devraient donner leur feu vert à la plus importante OPA jamais lancée entre entreprises espagnoles, mais aussi à l'une des plus controversées. En septembre, prenant tout le monde par surprise, le gazier Gas natural (qui contrôle 80 % du secteur) a lancé une offre publique d'achat hostile sur Endesa (deux fois plus gros que lui et leader du secteur électrique).

Terrain miné. Si l'acquisition voyait le jour, l'Espagne pourrrait s'enorgueillir d'un géant énergétique pesant 31 milliards d'euros et 30 millions de clients dans le monde, seulement devancé en Europe par E.On (Allemagne), EDF (France), Enel (Italie) et RWE (Allemagne). Un véritable «champion espagnol», comme les aime le gouvernement Zapatero, à l'image du pétrolier Repsol, des télécoms Telefonica ou du «Santander», une des cinq grandes banques européennes après l'absorption du britannique Abbey fin 2004.

Les socialistes au pouvoir savent cependant qu'ils avancent en terrain miné. En tout début d'année, le tribunal de la concurrence, à qui Bruxelles avait confié le dossier au prétexte que l'affaire concerne principalement le marché espagnol, a rendu un avis négatif sur l'OPA. Quelques semaines auparavant, la commission nationale de l'énergie (CNE) avait, elle, donné son aval à ce