La commission bancaire de la Banque de France mène une enquête sur une filiale du Crédit agricole, BFT, spécialisée dans les produits financiers. Celle-ci tourne autour de son ancien président, Jacques Darmon. En 2003, année de son départ en retraite de la banque verte, il participait à titre personnel au rachat d'une participation de la BFT, 17 % d'Olympia Capital Holding, un hedge fund (fonds spéculatif). Le principe de cette cession ne pose pas de problème : «Le Crédit agricole était minoritaire chez Olympia mais assumait tous les risques en tant qu'actionnaire de référence», souligne Darmon. Simultanément, ce représentant du vendeur (BFT) démissionne du conseil d'administration d'Olympia, au nom du Crédit agricole, pour aussitôt y être nommé au nom de son holding familial (Idsi) puis d'en prendre la présidence comme acheteur quelques mois plus tard.
C'est surtout le prix de vente (120 euros l'action) qui fait débat. Les deux années précédant la cession d'Olympia (2001 et 2002), le dividende par action était riquiqui (6 et 23 euros). Les deux années suivantes, il explose (53 et 70 euros), de quoi rentabiliser l'acquisition illico. Darmon n'y voit pas malice : «Sauf à considérer qu'il n'y a que des fripouilles du haut en bas du Crédit agricole, le vendeur a fixé le prix en toute connaissance de cause. On ne procède pas à une cession en fonction des dividendes futurs mais des dividendes passés.» Du bon sens paysan, sauf que le Crédit agricole, désormais coté en Bourse, navig