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Libération

Nouvelles charges contre Messier

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publié le 12 janvier 2006 à 20h02

Jean-Marie Messier spéculait pour le compte de Vivendi Universal (VU) avec le titre de la société et ne communiquait pas au marché tous les risques liés à ces opérations. De quoi encourir des poursuites pour manipulation de cours et diffusion d'informations fausses. Le constat qui ressort de l'enquête effectuée par l'Autorité des marchés financiers (AMF) en 2004, et transmis au parquet en juin 2005, n'est pas neuf ­ Messier est déjà mis en examen pour ces deux motifs ­, mais il apporte de nouveaux éléments à charge contre l'ex-PDG de VU. L'enquête de la brigade financière avait établi que VU avait irrégulièrement racheté ses propres actions en septembre 2001, dans les quinze jours précédant la publication des résultats semestriels, une période proscrite. L'AMF a découvert que des «agissements contraires à la législation» avaient continué jusqu'en avril 2002. VU a racheté ses titres en passant par plusieurs intermédiaires financiers (alors qu'il en faut un seul), a omis de déclarer des franchissements de seuils, a payé la société USA Networks avec des titres récemment acquis sur le marché alors que la règle impose de s'abstenir de «toute intervention dans les trois mois précédant l'acquisition». Enfin, le groupe n'aurait communiqué que fin 2001 qu'il subissait une perte potentielle de 280 millions d'euros liée à une mauvaise gestion concernant des options de ventes sur ses propres titres (put, en jargon financier). Et que cette perte s'était accrue à 450 millions en mars 2002