Londres de notre correspondante
C'est à la fois une blessure narcissique et un pépin politique embarrassant pour le professeur en compétitivité économique et performance budgétaire qu'est le ministre des Finances britannique Gordon Brown. Le Royaume-Uni doit remettre de l'ordre dans ses finances publiques et ramener son déficit sous la barre des 3 % dès le prochain exercice budgétaire 2006-2007 (1), a confirmé hier la Commission européenne, qui avait ouvert une procédure pour déficit excessif le 21 septembre dernier.
Aucune des excuses admises dans le cadre de l'application du traité de Maastricht comme une sérieuse récession économique, la nature temporaire du déficit ou des circonstances inhabituelles n'est admissible, a indiqué Joaquín Almunia, commissaire chargé des Affaires économiques et monétaires, qui demande donc au Conseil européen de suivre son avis et d'adresser une recommandation à Londres. Le plafond a été dépassé lors des deux derniers exercices budgétaires à hauteur de 3,2 % et 3,3 %. Il devrait l'être encore cette année (autour de 3,5 %).
Attentats du 7 juillet. Les remontrances de Bruxelles sont en partie un exercice de style. Car, si la Grande-Bretagne doit éviter les déficits excessifs selon les règles du traité de Maastricht, elle n'encourt aucune sanction financière puisqu'elle n'est pas membre de la zone euro. D'autant que Londres a des arguments à faire valoir : la dette publique britannique est bien inférieure au seuil de 60 % du PIB imposé par le t