Pour le groupe pharmaceutique français Sanofi-Aventis toujours soucieux d'afficher une vitrine sociale bien propre, c'est une vilaine tâche : depuis plusieurs mois, la firme est accusée de couvrir le harcèlement antisyndical d'un de ses sous-traitants aux Etats-Unis et subit les pressions d'un syndicat américain, relayées ces derniers jours par plusieurs organisations jusqu'à Paris. A l'origine, un conflit entre le Service Employees International Unions (SEIU) et l'entreprise City Cleaning, dont certains salariés travaillent dans les locaux de Sanofi au siège américain, à Bridgewater.
«Instrumentalisation». «Cette entreprise a des pratiques sociales très mauvaises», indique Nicholas Allen, de la SEIU, qui cite des «salaires bas» et des «méthodes brutales» pour empêcher l'implantation d'un syndicat. Pour confirmer ses dires, la SEIU met volontiers en relation avec des employés concernés. Ainsi Silvia Corzo Morales, 41 ans, venue du Guatemala : pour compléter ses 8 heures par jour de ménage dans une autre entreprise, elle travaille dans les locaux de Sanofi 4 heures par nuit pour le compte de City Cleaning. «Mon superviseur nous a dit que si nous rejoignions le syndicat, nous serions tous licenciés», dit-elle. Elle ajoute qu'elle a été augmentée «d'un dollar par heure il y a quelques semaines», portant son salaire à 8 dollars, «sans doute après nos tentatives de nous organiser». Mais qu'à la suite de cette largesse, «deux personnes sur les quinze qui travaillaient dans mon bâti