Lille de notre correspondante
Chez Colette, 84 ans, femme de commerçant retraité, c'est elle qui ouvre le courrier. «Mon mari ne voit plus très clair.» Début décembre, elle consulte leur relevé de compte et découvre qu'il a acheté 144 actions EDF, pour 4 608 euros. S'étonne. «Je lui ai dit : "T'as pris des emprunts EDF ? C'est ridicule à notre âge !" On s'est presque engueulés.» Agénor, 93 ans, a la vue basse, c'est vrai, mais il a toute sa tête. Et n'a jamais demandé à acheter d'actions. «La banque a fait ça pour nous, sans rien nous demander.» Le mari se rend à son agence BNP Paribas de Valenciennes. La situation sera régularisée, on s'excuse, c'est une erreur. Colette : «Ils ont parlé d'une homonymie. Je n'y crois pas. Pour moi, ils n'avaient pas leur quota d'emprunts, alors ils ont pris quelques retraités, ils ont pensé qu'on ne ferait pas attention. C'est dégoûtant.» L'affaire traîne. La banque revend, mais le couple perd 100 euros au passage : le cours a baissé et les frais de courtage ne sont pas remboursés.
«Millions d'ordres». Le 5 janvier, en lisant la Voix du Nord, Colette découvre l'histoire d'un autre couple de retraités en colère, clients de la même agence et délestés de la même somme. «Le seul cas identifié chez nous, sur des millions d'ordres passés», affirme un responsable des relations clients à la BNP, interrogé par Christian Canivez, journaliste au quotidien nordiste.
Colette appelle le journaliste, qui rédige un deuxième article et laisse son numéro de télé