Entre le scandale et la négociation, Thierry Breton a décidé de... laisser la justice se prononcer. Jeudi dernier, le ministre de l'Economie faisait savoir dans un communiqué qu'il laisserait le CDR (Consortium de réalisation, qui gère les passifs hérités du Crédit Lyonnais) se pourvoir en cassation contre l'arrêt de la cour d'appel accordant 145 millions d'euros de dommages et intérêts à Bernard Tapie. Breton met ainsi fin à toute négociation, du moins dans les mois qui viennent.
Il a longuement hésité : trois éminents juristes lui avaient remis un rapport affirmant que le CDR aurait de bonnes raisons d'en appeler à la Cour de cassation, mais que celle-ci pourrait tout aussi bien alourdir la sanction... Pas de quoi y voir plus clair. Mais le président du CDR, Jean-Pierre Aubert, a fait savoir que si on l'empêchait d'user de ce recours, il démissionnerait. Scandale garanti. Son délai de réflexion était terminé : les liquidateurs du groupe Bernard Tapie (BTF), en charge des procédures, ont «signifié» vendredi l'arrêt au CDR : il devient ainsi exécutoire, tout en ouvrant formellement la possibilité d'un pourvoi.
«Défaut de loyauté». Dès les jours suivant la décision de la cour d'appel, les tractations avaient commencé en coulisse. Tapie affirme, sans être démenti, que c'est le directeur adjoint du cabinet de Breton qui a pris l'initiative de négocier un «accord global». Car il y a de quoi transiger entre Tapie, Bercy et le CDR. Outre qu'elle constatait les fautes du Lyonnais et