Une romancière, un sociologue et des syndicalistes CGT. Ensemble, ils ont écrit un livre sur la saga «Job», cette entreprise papetière toulousaine pillée, quasi liquidée, redressée, et finalement fermée. 1986 : la famille qui détient Job depuis plus de cent cinquante ans vend ses parts à Vincent Bolloré. Qui, après l'avoir restructurée, cède l'entreprise, pour 1 franc symbolique à la société Gecco en 1995. «Une obscure multinationale saoudienne, selon les auteurs, une simple boîte à lettres dont le siège social est en Angleterre et dont on apprendra qu'elle ne dispose que de vingt livres sterling pour tout capital.» Les syndicats de l'entreprise s'inquiètent vite de l'aggravation de l'endettement de leur société, et découvrent que la direction pille Job en lui facturant le règlement de ses billets d'avion, d'électroménager, de notes d'hôtel... Les salariés s'engagent dans une première bataille, Job échappe à la liquidation et sera reprise par un papetier concurrent. En 2001, les Job devront mener un nouveau conflit pour obtenir un plan social digne et une garantie d'accompagnement des salariés vers des postes stables, avant la fermeture définitive de leur entreprise.
Stéphanie Benson, romancière, et Yannick Le Quentrec, sociologue, ont décidé d'«appliquer à cette histoire vraie les règles de la narration romanesque». Passionnant, le livre se décompose en trois parties : un roman, une analyse sociologique et des annexes qui éclairent un pan de l'histoire Job. Pour le roman, le