(à Bruxelles)
Ils sont venus de l'Europe tout entière, des Canaries, de France, de Gdansk en Pologne, à l'appel de la Fédération européenne des travailleurs des transports. Des milliers de manifestants (6 200 selon la police, 10 000 selon les organisateurs) ont défilé hier à Strasbourg contre le projet de directive de la Commission sur la libéralisation des services portuaires maritimes dont les eurodéputés débattent cette semaine.
Musclé. Les dockers en colère (50 000 sont concernés dans l'Union européenne) ont manifesté dans une atmosphère particulièrement tendue, émaillée d'actions musclées et d'incidents. Cent mètres carrés de baies vitrées du Parlement européen ont volé en éclats. Deux voitures ont été incendiées. Les manifestants, équipés de pétards, fusées d'artifice et fumigènes, ont arrosé de pierres et de boulons les forces de l'ordre qui ont répliqué par des gaz lacrymogènes et des jets d'eau. Une dizaine de CRS ont été blessés et la police a procédé à treize interpellations. «On veut supprimer les dockers et une partie des grutiers», a déclaré lors de la manifestation à Strasbourg, Joël Duigou, délégué CGT au port de Brest. «C'est une mise en concurrence sauvage des salariés des ports, on est en pleine régression», a ajouté le député européen communiste et maire de Calais, Jacky Henin.
Des scènes et des mots qui évoquent les grèves de 2003. Pour comprendre, il faut revenir un peu en arrière. En mars 2000, l'adoption de la stratégie de Lisbonne prévoit la libéralisat