Bamako envoyé spécial
La France, Maï Diarra connaît et elle jure qu'on ne l'y reprendra plus. En 2001, cette Malienne de 45 ans, qui venait de perdre son mari, avait décidé de tenter l'aventure dans l'ancienne puissance coloniale. Cent vingt mille Maliens résident actuellement en France, dont plus de la moitié sans papiers. «J'étais mal payée par mon entreprise à Bamako. Alors, j'ai confié mes trois enfants à mes parents et je suis partie en France pour assurer leur avenir», raconte-t-elle. Trois ans et demi de galères plus tard, elle était de retour chez elle, munie d'un projet professionnel financé par les autorités françaises au titre du «codéveloppement».
Cauchemar.
A son arrivée en France, son visa de tourisme en poche, Maï s'est d'abord installée chez une amie à Chevilly-Larue, en banlieue parisienne. Elle a rapidement trouvé un emploi de femme de ménage dans un hôtel en utilisant les papiers d'«une soeur» (une amie, ndlr). Mais très vite, le rêve français a tourné au cauchemar : «Je travaillais six jours sur sept, pour 500 euros par mois. Une fois payés les frais de transport, la nourriture et une partie du loyer à ma copine, je n'avais quasiment plus rien à envoyer à mes enfants.»
L'idée du retour n'a pas tardé à germer dans son esprit. «C'était une décision difficile à prendre, confie cette femme énergique. Au Mali, les gens sont persuadés que la France, c'est le paradis. Mes parents me disaient que ce serait toujours mieux à Paris qu'à Bamako.» Sur place, un responsabl