Christine Lagarde n'a parlé que quelques minutes hier lors des voeux de Bercy à la presse. Mais son intervention contrastait avec l'interminable monologue de Thierry Breton. La secrétaire d'Etat au Commerce extérieur a annoncé qu'en 2005, la France a atteint son record d'exportation avec 350 milliards d'euros de marchandises vendues à l'étranger. Un chiffre à relativiser, puisque 2005 sera aussi l'année d'un record en matière d'importation et donc de déficit commercial, à cause de l'envolée des cours de l'énergie.
Il n'empêche, le made in France a repris des couleurs. La progression est de 11 % par rapport à 2004, c'est-à-dire un peu plus que la croissance du commerce mondial (10 %). De quoi laisser penser que l'Hexagone n'est pas exclu de la croissance mondiale. Le détail des chiffres de 2005 ne sera connu que le 11 février. Mais sur les onze premiers mois, on note une percée sur les marchés chinois (+20 %) et indien (+45 %, mais sur un petit volume de 1,7 milliard d'euros).
En fait le gros problème demeure l'Europe et particulièrement l'Allemagne, notre plus gros client. «Nous commençons à ressentir les effets de reprise de l'autre côté du Rhin», explique Lagarde. Les exportations ont progressé de 5 %. Mais les importations de 9 %. «L'Allemagne est notre principal concurrent, explique Xavier Timbeau, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). On est positionné sur les mêmes segments : la chimie, l'automobile, les équipements. Et nous ressentons